Réunir au moins 1% du corps électoral dans 17 régions de Côte d’Ivoire, tel est le défi qu’impose le système de parrainage qui va s’ouvrir à quelque mois du scrutin présidentiel d’octobre 2025.
Après l’affichage de la liste électorale définitive prévu mi-juin, la Côte d’Ivoire va entrer dans une nouvelle étape du processus électoral.
Il s’agit du parrainage citoyen. Ce mécanisme, instauré pour la présidentielle de 2020, marque un tournant dans la régulation des candidatures à la magistrature suprême.
Un filtre contre les candidatures fantaisistes
Désormais, tout candidat à l’élection présidentielle devra recueillir les signatures d’au moins 1 % des électeurs dans 17 des 31 régions (ou districts autonomes) du pays.
Ce système vise à garantir que seuls les prétendants disposant d’un réel ancrage territorial et d’une assise populaire puissent prétendre à la plus haute fonction de l’État.
Selon Ibrahime Koulibaly-Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI), ce parrainage est une incitation pour les candidats à « battre campagne » à travers le territoire national, bien avant l’ouverture officielle de la campagne électorale.
Un défi organisationnel et stratégique pour les partis
Collecter plusieurs dizaines de milliers de signatures réparties dans plus de la moitié des régions du pays représente un véritable défi logistique et stratégique.
Les formations politiques et les candidats indépendants devront mobiliser leurs bases, organiser des tournées, sensibiliser les électeurs, et garantir l’authenticité des parrainages recueillis.
Les partis doivent donc, dès maintenant, affiner leur maillage territorial, activer leurs structures locales.
Ils doivent aussi assurer la conformité administrative des signatures obtenues. Car tout manquement pourrait invalider une candidature.
Une mesure pour consolider la démocratie
Au-delà de son aspect technique, le parrainage citoyen s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la démocratie représentative.
Il permet de filtrer les candidatures opportunistes et de recentrer l’élection sur des projets portés par des leaders réellement soutenus par la population.
Prévu par le Code électoral aux articles 25, 51, 53, 54 et 56, et encadré par un décret d’application, le parrainage est désormais une condition d’éligibilité à part entière.
Il l’est au même titre que le dépôt de candidature ou le paiement de la caution.
Tristan Sahi